Série HUMUS (Laurette), 2020
Broderie et estampe sur coton cousu
A partir d'une photo provenant de l'album de ma grand-mère j'ai redessiné les corps, ôté le décor et les visages afin de garder le côté générique des photos de famille. La plupart des personnes me sont inconnues, disparues bien avant ma naissance, je découle pourtant d'elles (ou pas), elles sont mon histoire et comme toujours c'est une histoire morcelée. J'ai gravé ce dessin, je l'ai imprimé sur des fragments de tissus, pour ensuite recomposer l'image. Puis j'ai brodé des cellules de plantes prises au microscope. La cellule est l'élément de base de tout organisme vivant capable de se reproduire de façon autonome.
Comme on apporte des fleurs aux défunts, je dépose des fleurs sous une forme biologique, c'est le vivant qui grignote les corps.
Ici se joue l'acceptation de nos
corps comme matières transformées et transformables qui toujours s'actualisent pour se fondre dans un ensemble plus vaste, plus vieux, en perpétuel devenir.
Tout n'est qu'une question de transformation. Les matières se recyclent sans cesse. Il n'y a jamais de nouveauté, mais uniquement du
renouveau.